A - Action, appareillage, art, anthropologie

Action

A l'encontre de présupposés courants, l'humain ne dispose pas que des mots pour connaître le monde: il suffit d'évoquer les techniques de transport et les voyages qu'elles assurent.

L'action verse l'homme comme l'animal dans un rapport de changement matériel au monde qui l'asservit totalement par le fait que la prise du moyen suppose la fin et impose un effort jusqu'à l'obtention de la fin.

C'est par l'action outillée que l'homme se distancie de l'animal. Mais bien que la technique donne à l'humain des pouvoirs que l'animal n'a pas, son efficacité requiert l'attention propre à l'action animale. Car fondamentalement l'outil est inefficace, toujours organisé pour autre chose que ce que le constructeur vise et organisant autrement le chantier prévu.

Action et technique

Longtemps les programmes scolaires de l'enseignement de la philosophie ont réparti les textes notoires entre l'action et la connaissance. L'action est encore pensée globalement en conflit avec des réalités à promouvoir. Pour notre part, celle du plasticien, il y a à montrer un homo faber qui ne préexiste pas à l'homo sapiens et la réalité d'un pouvoir faire qui ne se limite pas à une extériorisation matérielle d'une capacité manuelle. Chez l'homme, l'action est outillée. Celle-ci n'est qu'une des manifestations du pouvoir technique humain qui peut avoir lieu sans le recours à une chose extérieure au « corps ». L'action humaine est d'emblée aux prises avec la technique, que le constructeur soit équipé ou entièrement nu. La neurologie, et particulièrement celle d'Olivier Sabouraud, (Le langage et ses maux, éd. Odile Jacob, 1995) nous apprend que la capacité praxique consistant à mettre en rapport un moyen avec une fin, se trouve doublée d'une capacité technique d'analyse du moyen et de la fin. Qu'il s'agisse de la prise d'un élément de l'outillage ou de la réalisation «corporelle» d'un mouvement, nous mettons en action des réalités de pouvoir que nous avons séparées en les analysant. Ce ne sont pas les identités et les unités qui forment cette analyse de la culture technique, mais la réciprocité qui fait exister les moyens par les fins et vice versa. L'action, déjà axialisée, au sens où elle implique un choix et une division, des identités et des unités qui orientent et fragmentent les gestes, comporte toujours une complication technique qui limite quantitativement et qualitativement les possibilités. Les deux axes ne sont plus des flèches qui renvoient à l'infini des actions naturelles, mais à la finitude et à la fermeture d'un système d'assurance qui sécurise chacun des gestes.

APPAREILLAGE

L'appareillage (ou la séquence opératoire) conteste la machine parce qu'il est unité de la chose à faire rendant équivalentes par périergie les séquences de machines qui permettent de réaliser celle-ci. Inversement, par sa polytélie, la machine est négation de l'unité de la chose à faire traitant ou segmentant celle-ci en une ou plusieurs unités de fins élaborées.


Dessiner une chaise c'est, pour un menuisier, dessiner les pieds, le siège et le dossier, pour un plasticien, des formes perçues et à configurer, pour un magicien (qui s'ignore), donner,ex cathedra, du pouvoir à celui qui s'y assied (attention pratique et esthétique et magique au trajet final).


 

Mais dessiner suppose, par fabrication et polytélie, une machine minimale : chromatiser et linéariser sur un plan. Ce qui peut, dans le moment d'une industrie, se développer en deux unités:

  • une unité de traçage intégrant l'orientation et la fragmentation d'un déplacement d'une pointe sur une surface, 
  • une unité de coloriage d'un plan constituée de chromatisation, enduit et planage. 


Deux dessins sont ainsi produits, par périergie, qui font référence au même objet à transcrire (finalité déictique) . Mais (attention plastique à la chose à faire), on fait des droites et des courbes, des rectangles et des cercles en les composant et en les mettant proportionnellement en rapport (attention pratique à la chose à faire) et on accentue les couleurs et les formes pour forcer le regard (attention magique à la chose à faire).

Bref, dessiner une chaise, c'est nier la complexité de fabrication du dessin pour introduire une autre complexité, celle de la chaise à représenter, pratique, plastique et magique.

 

Ouverture

Commentaires

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