K- Kaolin

Kaolin

Dans le modèle du pouvoir technique, les matériaux ne sont pas des substances. Les matières ne correspondent qu'à un aspect partiel de leur réalisation. Ils peuvent se réaliser encore autrement par la lumière et l'énergie. Le matériau n'a d'existence que dans un système oppositionnel de différences.
Le Kaolin est polyvalant ; en terme d'ergotropie, cette polyvalence est une polyergie au sens où des pouvoirs techniquement différents forment un potentiel mécanotropique. Le Kaolin assure la réalité d'un pouvoir fondant lorsqu'il est employé pour produire de la porcelaine, un pouvoir isolant dans les gaines électriques, un pouvoir glaçant dans les papiers couchés, un pouvoir de plasticité en pâte à modeler, un pouvoir d'imperméabilité dans l'élaboration et l'exploitation des sols, etc.
Si le rapport technique à cette matière conduit à des matériaux différents, inversement le kaolin partage avec d'autres matières ses pouvoirs: c'est ainsi que le pouvoir isolant s'élabore dans le rapport aux matières dites "plastiques", que sa dureté après cuisson se retrouve dans les roches dures, etc. Ce fait peut être qualifié d'une formule, la polyhylie du matériau. Il est à concevoir qu'on puisse trouver un même matériau qui se réalise indifféremment par le kaolin, une lumière et une énergie...

 

Le matériau immatériel

 

Le matériau est immatériel. Cette affirmation ne résulte pas d’un idéalisme mais d’une appréhension du fait pathologique consistant à perdre, en l’absence d’apraxie, la capacité à repérer et différencier les moyens techniques. Ce trouble a vérifié l’hypothèse d’une atechnie mécanologique de Wernicke mise en avant par l’équipe d’anthropologie clinique médiationniste initiée par Jean Gagnepain et Olivier Sabouraud, un linguiste et un neurologue dont la collaboration remonte à la fin des années 50.

Plus précisément, la perte de cette capacité d’analyse des matériaux revient à ne plus pouvoir faire de différence entre du savon et de la craie, de la poudre de lessive et de la farine, mais aussi à ne plus différencier les traits qui s’opposent dans l’écriture d’une lettre en fonction de leur orientation (courbe ou droite) (tétralogiques n°3, Attie Duval et Hubert Guyard). Autrement dit le matériau porte autant sur l’énergie liée à notre motricité que sur la matière, voire, sur la lumière.

L’idée que la substance constitue le matériau est à la base de maints étonnements dont celui relaté par cette nouvelle extraite du journal Le Monde du 6 décembre 2005 :

Des physiciens de l’université de Genève ont découvert un comportement étonnant de la matière. Matt Dawber et Céline Lichtensteiger, de l’équipe du professeur Jean-Marc Tristone, du laboratoire Manep (Matériaux aux propriétés électroniques nouvelles), ont testé un « sandwich » fait de couches de quelques nanomètres d’épaisseur alternant isolant et ferrroélectrique, un matériau capable d’enregistrer des données en conservant sa polarité. Au lieu de diminuer avec la quantité de ferroélectrique, du titanate de plomb, la capacité de stockage augmente. Le phénomène, décrit dans la revue Physical Review Letter, illustre les modifications des lois de la physique à l’échelle nanométrique. - (AFP)

 

Que l’on attribue ce pouvoir à une matière, voilà qui manifeste la position inverse de l’idéalisme, à savoir le positivisme. Mais il a ici pour conséquence de minorer l’équipement sans lequel un tel pouvoir ne saurait être observé, autrement dit la production d’un matériau va de pair avec des dispositifs disponibles qui ont pour effet de faire apparaître un phénomène avant de l’utiliser comme pouvoir. Le matériau n’est pas rivé à la matière et encore moins « propriété » de la matière.

 

 

Fluidite

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