J- Jouet

Jouet

Le jouet technicise n'importe quoi, comme par exemple de l'agressivité , pourvu que son maniement reste dans les limites de la simulation. Entre l'arme réelle et un fac-similé, il n'y a qu'une différence d'intention: c'est que la technique fonctionne et n'a pas le souci de ce que veut le constructeur ou l'exploitant. Certes, il est toujours possible techniquement d'assurer la sécurité et précisément, au lieu de seulement interdire, de rendre impossible telle manoeuvre dangereuse.

 

L'absence de loisir

 

Le programme de mobilité (d'où l'appellation "meuble") intégré à la chaise n'est pas a priori repérable: nous y avons recours sans nous en rendre compte. Imaginons maintenant qu'au lieu de faire venir le siège à nous, nous entreprenons d'aller vers le siège. Pour ce faire, limitant le programme à une fonction d'assise, nous construisons un siège indéplaçable, pour ce faire nous opérons par construction: ainsi, par ce muret à joints vifs, on ne peut le retrouver ailleurs que si on l'y reconstruit pierre par pierre.
Pourquoi une telle production qui paraît absurde?

Elle montre la dépendance du penseur par rapport au moyen qui ne peut faire fonctionner son cerveau que si son corps est au repos. Et ce repos il le doit au travail dont il est loin de reconnaître les services qu'il lui rend.
Ensuite, imaginons l'asservissement que constituerait une activité qui ne pourrait compter sur aucune préfabrication et qui serait vouée à se mettre en quête des moyens et des fins à chaque action.
L'immobilisation d'une chaise enfouie dans un mur se veut métaphore: nous ne voyons pas les facilités que la technique nous offre, mais nous ne voyons pas non plus que l'effort est toujours présent dans le travail et qu'il est obstinément obtus, négateur de la légèreté du technicien.

 

Absence de loisir2

 

 

L'absence de loisir
Colloque d'Anthropologie Clinique - 25-05-95

Lancpier2

Ajouter un commentaire

Anti-spam