L- Loisir, Labeur

Loisir

Au fondement de la capacité d'outil, en tant que principe de négation de l'action et constitutif de la fabrication, le loisir met le labeur à distance en l'analysant. Second moment de la dialectique de l'outil et de l'instrument qui parviennent à coopérer dans le troisième, celui de la production. Il est moment de disponibilité des moyens et des fins en dehors de l'action.

 

Le loisir dans le travail

 

« Le temps que...tu peux faire autre chose »

 

L'expressiosn n'est pas dite à chacune des inombrables fois où le matériel met un certain temps à se mettre en fonctionnement (tel cet ordinateur qui me fait face) mais les opérations « secondaires » qui découlent de cette nécessité ne sont pas finalement si secondaires qu'au début puisqu'elles ne manquent pas d'interférer avec les opérations initiales.

Comment? Par raccourcissement ou allongement du contenu, par le fait que le créneau horaire disposnible impose une fin qui dépend de la mise à disposition effective des dispositifs. Le constructeur, pressé par le point imminent de mise en route de l'ordinateur, travaille avec une échéance.

Le loisir dans le travail, c'est donc une disponibilité supplémentaire mise en action qui butte contre l'attente de l'effectivité des dispositifs initiaux. Avant que la fenêtre de dialogue ne s'ouvre, l'opérateur a le temps de faire autre chose, « juste » le temps.

 

Labeur

Premier moment de cette dialectique de l'art sans lequel l'outil ne peut exister, constitué par négation de l'instrumentation propre à l'activité naturelle immédiate.

 

Fainéant et Faitout (Loisir et production à outrance)

 

On connaît le bocal de conserve Faitout, on connaît moins la marque Fainéant. C’est dire la honte qui lui est associée. Pourtant nous savons que notre capacité d'invention est fondée sur notre propension à regarder les choses se faire plutôt qu'à impliquer notre énergie corporelle dans le travail. Le but de l’ergologue est de montrer que ce rapport dénigré au travail relève de la légèreté du technicien distincte du laisser aller et de la légèreté de l’être.
Le Faitout est le corollaire du fainéant, ceci ne veut pas dire que l’un se décharge totalement sur l’autre en termes sociologiques de relation d’assujettissement ou d’asservissement ; la chose ouvrée n’est pas là comme quelqu’un sur lequel on peut compter (quoique la formule n’implique nullement que ce quelqu’un compte socialement plus qu’un garagiste) : elle fait tout, au-delà même de ce que le travailleur en attend. Un autre sens délimite le faitout: c'est qu'il parvient à s’adapter à chacun des cas offerts par la production. Tout faire, en ce sens, n’est pas faire au rabais, faire à la va-vite, etc. Aucune appréciation n’a lieu quant à savoir quel procédé est le meilleur : tout faire c’est faire en sorte qu’avec les moyens du bord, l’affaire soit intégralement gérée.

Or dans l'image produite par l'ouvrage il y a encore de l'image: des graphes servent d'appui à d'autres configurations, métagraphes, ils sont la réflexivité du dessinateur mise en action. Dans cette autarcie de l'ouvrage, par laquelle le constructeur voit de nouveaux moyens là où le tracé paraissait abouti, il faut voir, non la polytropie de l'outil mais le trajet multifère qui la remontre.

 

Abloisir

Ajouter un commentaire

Anti-spam